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2011.11.30 @17:38 

Ghost in The Shell – Stand Alone Complex

Ghost in The Shell – Stand Alone Complex

Ghost in the shellJe suis un grand fan de Ghost in The Shell, je l’avoue. Pour moi c’est une œuvre majeure du 20ème siècle et maintenant du 21ème. La bande dessinée dans l’ordre chronologique mais surtout les deux films d’animation, véritable claques visuelles et intellectuelles. Jamais un « dessin animé »  n’aura demandé un tel souci du détail dans sa réalisation et son scénario mais aussi de la réflexion, du regard qu’il porte sur la biologie des machines du futur, véritable « essai littéraire d’un philosophe sur grand écran ».  Ces deux films sont portés par un auteur-réalisateur Mamoru Oshii maniaque de la perfection en toute chose, dépensant sans compter sur les détails graphiques et références culturelles à la littérature nippone (et plus tard française dans la série).

L’impact du premier GITS, pourtant peu connu par le grand public occidental non spécialiste de manga, est tellement important dans cette ère de l’internet que des films comme Matrix (le premier), pourtant lui-même très réussi en est tellement inspiré qu’il en est pratiquement du plagiat à bien des égards.

Le second volume "Innocence", déjà, était une gageure : comment ne serait ce qu’égaliser la réussite du premier opus, vénéré par une foule portant son réalisateur aux nues du genre, tant au niveau du scénario que des avancées techniques de sa réalisation ?

Chacun son opinion mais j’ai pour ma part quand même été marqué par ce deuxième opus : encore plus loin dans la réflexion, les concepts, une réalisation toute aussi impressionnante - si ce n’est l’effet de surprise - et un déluge si constant de références culturelles qu’on croirait un examen d’étudiant en philosophie – tant est si bien que dans les premières quinzes minutes de film, le spectateur est souvent obligé de faire une pause sur son écran pour lire toutes les « références de bas de pages » et deviner comme il peut le dessin derrière. Un peu lourd à digérer peut être, certes, mais ne gâchons pas notre plaisir : oui un dessein animé* peut vous faire aussi réfléchir, sinon allez voir du Disney...

C’est donc avec de sérieux doutes mais non moins fébrile que j’avais commencé à regarder la série : 26 épisodes format « court » de 24 minutes (en comptant 2 génériques assez longs) + une OAV que je n'ai pas encore vu.

Alors soit je ne suis pas entièrement fanatique du personnage principal – le Major, véritable attrape-otaku : adolescent rêveur et asocial en « mâle » de petite pépé pin-up à moitié à poil aux cheveux inévitablement violets, personnage central déjà depuis les premiers films. Dans la série, il faut pouvoir aussi adopter les robots « intelligents » qui se chamaillent comme de véritables gamins, faisant bêtises sur bêtises avec des voix de débiles-profonds têtes-à-claques. Mais aller donner des claques à des robots-araignées d’au moins une tonne…

Deux façons de dédramatiser le sujet, parfois peut être le ridiculiser dirons certains pinailleurs – dont je fais partie – de ces facilités-passeports de l’univers manga (rappelons que manga veut dire à la base images niaises : niaiseries et fesses sont donc deux mamelles de la culture nippone de ces 50 dernières années).

 

 

 

Le format court désarçonne évidemment au départ le téléspectateur friand du jusqu’au-boutisme des deux grands frères animés. Le scénario est beaucoup plus saucissonné en missions « courtes », parfois n’ayant ou ne semblant pas avoir d’impact sur la trame générale. Après un petit temps d’adaptation, on s’y fait assez facilement. On reste un peu sur notre faim, puis lorsque l’action se recale sur le scénario principal, l’auteur peut se permettre de creuser jusqu’à plus soif chaque direction de l’intrigue et tenir en haleine son auditoire sur encore un scénario bien ficelé - certes à la portée moins philosophique que les précédents - mais tout aussi dense décrivant les implications entre santé, business, gouvernement et médias d’une société pas si futuriste que ca : la maladie à peine décrite de la série pourrait être le SIDA, la enième grippe des pinsons ou les radiations d’un fukujima géré par l’OMS.

Une des réussites de la série est la progression justement de cette trame de base, devenant véritablement haletante dans les circonvolutions tordues des derniers épisodes.

La réalisation me direz-vous ? Soit, la série a un peu moins de budget que ces aînés, certains délires visuels de ceux-ci n’ont pu être présents dans la série mais le souci du détail et du travail bien fait dans la description d’un univers vaste et "alive"/vivant malgré son côté de plus en plus inorganique, est toujours là, et plausible.

Bref et malgré une petite réserve sur l’ultime fin – un peu trop facile à mon goût – Ghost In the Shell Stand Alone Complex c’est du bon, mangez-en. Une troisième claque moins violente ...mais sur la durée, comme s’il vous fallait tenir 26 rounds d’un combat épique qu’il ne fallait pas manquer… et on se prend à rêver que dans un futur - proche celui-là - l’œuvre complète du complètement barré Monsieur Mamoru Oshii soit enseignée au lycée (la BD étant de Masamune Shirow, la série étant d'un autre réalisateur).

*(non il n’y a pas de faute d’orthographe)

 

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